"J’aime me connecter aux artistes avec lesquels je collabore" : rencontre avec Essaï, chanteur, compositeur et producteur pour Jenifer et Michel Legrand

À quelques jours de son concert à l'Alhambra, qui se déroulera le 25 novembre prochain, notre équipe est partie à la rencontre du chanteur et compositeur Essaï. Doté d'une oreille musicale experte et d'une inspiration débordante, il a crée le spectacle musical "Noé, la force de vivre"". Il revient aujourd'hui avec un nouveau titre intitulé "Sans toi" et un album en préparation

Vous êtes ce que l’on appelle un artiste pluridisciplinaire, capable de chanter, jouer la comédie, composer, mais aussi de produire ! D’où vient cette passion pour le milieu artistique ? 

E : Cette passion m’a été transmise par ma maman qui chantait et jouait du piano. Dès l’âge de 3 ans, elle m’a mis devant un piano que je ne l’ai plus jamais quitté. Elle me faisait écouter les 33 tours qu’elle faisait venir des États-Unis : Quincy Jones, Donny Hathaway, James Ingram, mais aussi les musiques de Michel Legrand. Elles m'ont littéralement touché et j’écoutais chaque orchestration, chaque harmonie, chaque mélodie. Je crois que c’est à ce moment que j’ai éveillé mon oreille musicale et mon envie certaine d’en faire mon métier.

Vous avez composé pour de nombreux artistes tels qu’Amel Bent, Jenifer ou encore Michel Legrand. D’où puisez-vous votre inspiration ? 

E : C’est une double inspiration. L’influence de cette culture musicale américaine par ses rythmes et sa musicalité, mélangée à mes origines arméniennes qui vont puiser une vibration ancestrale et très lointaine. J’aime me connecter aux artistes avec lesquels je collabore pour leur offrir des musiques qui leur correspondent tout en insérant une part de ma créativité. Michel Legrand m’appelait "l'arrangeur du nouveau monde". Je m’efforce toujours de trouver une touche artistique un peu différente.

Vous semblez en perpétuel mouvement. La preuve avec le spectacle musical “Noé, la force de vivre”, que vous avez créé et dans lequel vous teniez le rôle principal en 2020. Comment est venue cette idée de monter un spectacle sur cette histoire universelle ? 

E : En 2015, j’ai eu la chance de représenter l’Arménie à l’Eurovision. Je me suis trouvé pendant plusieurs semaines au pied du mont Ararat en Arménie pour toute la préparation. On parlait de plus en plus de protection de l’environnement à ce moment-là et c’est alors que m’est apparue l’idée de cette histoire universelle qui résonne aujourd’hui comme le symbole de la protection de la planète. J’ai donc voulu créer ce grand spectacle musical pour éveiller les consciences sur les enjeux écologiques majeurs qui se jouent sur notre terre. C’est ma petite pierre à l’édifice pour les générations futures.

Vous revenez aujourd’hui en solo avec un premier single intitulé “Sans toi”. Parlez-nous de ce titre. 

E : "Sans toi" est un titre assez intime mais que chacun peut adapter à sa propre histoire. On a tous quelqu’un qui nous manque. Un être cher, un frère, une sœur, un(e) ami(e), … Et c’est vrai que le manque est un sentiment très lourd que nous avons du mal à gérer car on ne peut malheureusement rien y faire sur le moment. Pour moi, c’est souvent quand la nuit tombe qu'il se fait ressentir le plus intensément.

Comment se passe la préparation de l’album ? 

E : Je suis en studio, je prends le temps de délivrer des chansons qui me touchent avant tout. Lorsqu’on est authentique et sincère dans sa démarche artistique, le public le ressent à travers nos chansons. C’est important de prendre le temps et de ne pas se laisser guider par un impératif de sortie. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains artistes ne sortent des albums que tous les 4 ans et souvent ces albums résistent à l'épreuve du temps. Je pense qu’il faut prendre le temps de se nourrir artistiquement et émotionnellement avant de délivrer un album.

Quelles sont vos inspirations musicales ? 

E : J’aime les mélanges, la musique soul, orchestrale et urbaine à la fois. Il n’y a pas de limites dans ma créativité. Tant qu’elle me fait voyager ou me fait me lever pour danser, c’est que je suis sur la bonne voie.

Vous serez à l’Alhambra le 25 novembre prochain pour un concert évènement. Comment vous préparez-vous avant de monter sur scène ? Une routine ou des astuces à partager pour gérer le trac ? 

E : Comme un sportif de haut niveau, je fais très attention à mon alimentation. Je fais du sport et je joue beaucoup de musique. C’est important de se présenter au public au meilleur de sa forme et de ses compétences. C’est aussi le cas des acteurs de cinéma qui se préparent pour un nouveau film. C’est ma façon de respecter le public qui viendra me voir. Se donner les moyens de leur offrir un spectacle à la hauteur de la promesse.

Quel conseil donneriez-vous à tous les membres de Casting.fr qui se lancent dans la musique ? 

E : Le business de la musique a vraiment changé ces dernières années. J’ai connu les CD, les MP3 et puis aujourd’hui le streaming. J’ai eu la chance de vendre plusieurs millions de copies de mes chansons avec différents artistes. À l’époque, seule une maison de disque pouvait te faire émerger. Aujourd’hui, avec les nouveaux outils, un artiste a la possibilité de faire connaître sa musique et de la promouvoir. Pour cela, il doit s’armer de patience et de ténacité. Il aura alors peut-être la chance de créer une belle communauté et d’être ensuite récupéré par un grand groupe. Mais les spectacles musicaux sont aussi une très belle opportunité de se faire remarquer. C’est même aujourd’hui une vitrine idéale selon moi. J’ai beaucoup d’artistes de Noé qui n’étaient pas encore connus et qui se sont vu proposer de beaux projets après avoir été entendus sur le spectacle.

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