La formation est-elle obligatoire lorsqu’on veut se lancer dans l’acting ? Arthur Radiguet, comédien et directeur adjoint du Studio Muller, vous répond !
La formation est-elle obligatoire lorsqu’on veut se lancer dans l’acting ? Arthur Radiguet, comédien et directeur adjoint du Studio Muller, vous répond !
Arthur Radiguet, comédien et directeur adjoint du Studio Muller, partage son expérience et sa vision du métier d’acteur. Entre l’importance de la formation, les clés pour réussir un casting et les opportunités offertes par le Studio Muller, découvrez ses précieux conseils pour bâtir une carrière durable dans l’acting.
Parlez-nous de votre parcours
A.R : Je m’appelle Arthur Radiguet. Je viens de Nouvelle-Calédonie. Je suis arrivé en France pour faire ce métier-là. Je me suis formé dans différentes écoles. J’ai ensuite joué dans des pièces théâtrales classiques comme Le Bourgeois gentilhomme ou Andromaque. J’ai ensuite créé ma propre compagnie. On a monté deux pièces en autoproduction : La ménagerie de verre, et une autre, qui joue en ce moment, qui s'appelle La guerre de l'eau. C’est la dernière création de Rémi De Vos dans laquelle je suis metteur en scène et acteur.
À côté de ça, j'ai toujours fait de la formation et de la pédagogie, d'abord en cours amateur, en tant que professeur, puis ensuite en tant que professeur en cours professionnel. Je suis finalement devenu également directeur adjoint au Studio Muller.
Qu’est-ce que le Studio Muller ?
A.R : C'est une école qui a 21 ans. Elle est axée autour de trois valeurs extrêmement importantes pour nous. La première est la bienveillance, au niveau de nos professeurs, de nos intervenants, mais aussi au niveau de nos élèves. On fait une grande sélection car on ne prend qu’une personne sur quatre. On essaie d'avoir une ambiance propice à l'apprentissage en cours. Notre but est de créer un environnement dans lequel l'élève peut explorer, essayer, se planter, être ridicule devant ses camarades et élargir sa zone de confort pour ensuite progresser un maximum. L'autre valeur essentielle est la technique. Le métier de l’acteur peut être extrêmement mystérieux. On essaie d'apporter des réponses très concrètes. Elles ne viennent pas de nous, mais des grands maîtres. On essaie d'avoir un maximum de techniques, qu'elles viennent de Russie, d'Europe de l'Est, d'Amérique, d'Angleterre ou d’Inde, à travers des grands maîtres comme Grotowski, Stanislavski, Lee Strasberg, Stella Adler, ou Meissner. Enfin, c'est la souplesse. On a des cours variés, avec des créneaux horaires qui peuvent aller de six à vingt heures par semaine. On essaie d'avoir le plus de souplesse possible pour l'élève, afin qu’il puisse avoir un pied dans le monde professionnel, qu’il passe des castings en même temps qu'il soit à l'école, ou un pied avec un cursus universitaire ou un travail élémentaire.
Vous avez lancé une nouvelle formation intitulée Acting Addict. En quoi consiste-t-elle ?
A.R : C'est un rêve qu'on réalise. C’est un cursus cinéma, dont le but est d'avoir une majeure de jeu face caméra et une mineure en théâtre. Pour nous, c'est complémentaire. C'est extrêmement important de pouvoir faire du théâtre comme du cinéma.
En cursus cinéma, des intervenants vont s'orienter dans une professionnalisation. On va faire intervenir beaucoup de préparateurs au casting, avec notamment la coach et directrice de casting Lysandre Mbappé. Elle travaille avec Netflix et sur les trois prochains films de Luc Besson. En troisième année, les élèves ont cinq semaines de rencontres avec des directeurs de casting, des réalisateurs, et une semaine de rencontre avec des agents. Le but est de s’insérer professionnellement.
Selon vous, la formation est-elle essentielle lorsqu’on veut se lancer dans l’acting ?
A.R : Il y a une très belle phrase qui dit : “La technique libère le talent”. Beaucoup de comédiens réussissent à rentrer dans le monde professionnel sans aucune technique ou qui l'apprennent au fur et à mesure de leurs expériences et tournages. Au Studio Muller, on pense qu'avec une base technique solide, on peut élargir sa zone de confort et monter beaucoup plus haut, évoluer beaucoup plus loin, que sans technique où, souvent, on a des acteurs qui se sont déjà insérés professionnellement et qui reviennent vers nous pour se former après avoir atteint une sorte de plafond de verre, qui est facilement déplaçable avec un petit peu de formation et de technique.
Comment préparez-vous les élèves au casting ?
A.R : On fait intervenir des professionnels, des directeurs de casting, des préparateurs de casting, des réalisateurs qui viennent faire passer des faux castings aux élèves. Dans notre année, on a peu d'heures de cours pour encourager les élèves à faire des projets entre eux, passer des castings et se familiariser avec cet exercice qui est difficile. Quand ils sortent en troisième année, c'est quelque chose qu’ils doivent avoir déjà fait. On a une boîte de production qui s’appelle Studio Muller Production et qui encourage les élèves actuels à monter des projets, nos anciens élèves à en monter et à caster des élèves de l'école. Dans l’année, ils répondent à des castings des anciens élèves du studio, mais aussi de leurs camarades et des professionnels.
Des success stories d’anciens élèves à nous partager ?
A.R : Tout dépend de comment on définit success story [rires]. L’année dernière, un élève a été pris à l’École du Nord, l’École professionnelle supérieure d'Art Dramatique à Lille. Deux anciens élèves ont intégré la Royal Academy of Dramatic Art, la plus grande école de Londres. Anthony Bajon (Teddy, Chien de la casse…) a suivi notre formation. On a plein d'anciens élèves qu'on voit tous les ans à Avignon, qui montent leur compagnie, qui montent des spectacles, qui sont dans des séries télévisées…
Un conseil pour les comédiens et comédiennes membres de Casting.fr ?
A.R : Il faut envisager ce métier comme un marathon et comme une sorte de formation continue. Il y a deux ans, j’étais à l’Actor Studio à New York. Je me souviens d'avoir vu sortir un couple d'acteurs de 82 et 86 ans. Ils sortaient d'un training bi-hebdomadaire. Je leur ai demandé : “À votre âge, qu'est-ce que vous apprenez encore ?”. Pour eux, c'était une évidence, comme un danseur s'entraîne, comme un chanteur fait ses gammes, en tant qu'acteur, de continuer à s’entraîner et à progresser. À travers des stages AFDAS, des stages casting, un training, des rencontres… Il faut avoir cette soif de connaître son organisme et de s’améliorer au fur et à mesure. Nous évoluons constamment, alors il faut apprendre à se connaître. Pour les castings, Rami Malek a dit : “Prenez ce temps-là comme un temps de représentation et imaginez que le casting est une occasion que vous avez de jouer comme si vous étiez payé pour faire ça”. Donc de jouer devant des gens et de prendre son pied pendant le casting.
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