Sandra Duca, une jeune comédienne très prometteuse dans la pièce "L'exception"
Sandra Duca, une jeune comédienne très prometteuse dans la pièce "L'exception"
Sandra, vous êtes une jeune comédienne très prometteuse. Après des expériences dans différents projets artistiques, vous jouez seul sur scène dans la pièce “L’EXCEPTION”. Nous avons quelques questions à vous poser :
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Sandra Duca : Petite, je parle bien avant de marcher... Et pour parler je parle. Trop. Ça fatigue gentiment mes proches et amuse beaucoup le docteur. A quatre ans, je découvre la force et la beauté du mouvement grâce à Geneviève Choukroun, ancienne interprète de la compagnie Carolyn Carlson.
En 2008, après plusieurs années durant lesquelles se mêlent pratiques de la danse (classique, modern jazz, hip hop, contemporaine), du chant, du piano et du violon, je débute le théâtre.
Je rejoins en 2010 l'Echange Theatre Compagny à Londres. J'en profite pour me nourrir de cette ville, si vivante, si spontanée.
2012, retour en France, arrivée à Paris. En parallèle avec des études universitaires en Sciences du langage et Etudes Culturelles, je rejoins l'école de théâtre EIT Béatrice Brout. Je travaille durant 2 ans avec divers intervenants tels que Philippe Lelièvre, Sorën Prévot et Michaël Beaufrère.
Depuis, je tends à développer une expérience approfondie de tous les aspects de la performance artistique en multipliant collaborations et expérimentations. Dernièrement avec « Qui suis-je ? », duo vibrant qui aborde le thème de la transidentité et mon premier seule en scène « L'Exception », mêlant texte brut et travail du corps abimé ; deux créations du Festival d'Avignon OFF 2018.
La première a été reprise en novembre 2018 au Festival International de Théâtre de Jezkazgan au Kazakhstan, la seconde au Théâtre de la Contrescarpe (Théâtres parisiens associés) dès janvier 2019.
En février 2019, j'ai le grand plaisir d'intégrer l'équipe réduite de la formation "De la page à la scène" dirigée par François Rancillac au Théâtre de l'Aquarium (Cartoucherie) et au CFPTS (Centre de formation professionnelle aux techniques du spectacle).
Qu'est ce qui vous a motivé à faire de la comédie ?
S.D : Les premiers spectacles que j’ai abordés furent ceux auxquels j’ai participé : ceux de mon école, de l’école de musique et surtout ceux de l’école de danse que j’ai fréquentée de 4 à 18 ans. Outre qu’ils consacraient le parcours d’une année entière dans une discipline que j’aimais, j’étais sensible au mélange de fièvre et de rigueur qui accompagnait leur préparation, leur réalisation. Je n’étais pas d’un milieu où on avait vraiment les moyens d’assister à des manifestations culturelles, mais les vivre de l’intérieur, même à un niveau si juvénile et amateur me ravissait.
A 17 ans, j’ai débuté le théâtre et cette expérience fut déterminante. Elle correspondait je crois à un profond désir/besoin d’expression que les autres disciplines n’avaient pas comblé. Petite, je « saoulais » mes proches car je parlais tout le temps. Maintenant, grandie, je reconnais ce fort désir d’intervenir et d’échanger dans ce goût, cette passion pour le théâtre ; qui porte en corollaire l’exploration de la parole ou des écrits des autres, la reprise d’histoires, de rôles… Monter sur scène, se montrer, se faire entendre, proposer une interprétation issue de sa sensibilité, de son travail et de ceux de l’auteur, du metteur en scène, des autres acteurs, des techniciens, m’apparaissent comme un challenge. Une nécessité presque. Celle de participer à cette convergence de créativité et d’échanges.
Comment avez-vous préparé votre rôle ?
S.D : Avant tout j’ai lu plusieurs fois le livre « Refus de témoigner » de Ruth Klüger, dont la pièce est une adaptation. Je souhaitais vraiment m’imprégner de sa parole, me faire une idée sur qui était cette femme, quel était son caractère…
Au moment de préparer Avignon 2018, où la pièce a été crée, je me suis demandée s’il fallait que je lise davantage de livres, que je regarde davantage de films sur la Shoah. J’ai commencé à regarder « Nuit et brouillard » d’Alain Resnais puis « Shoah » de Claude Lanzmann. Je n’en ai regardé que des passages. Ça me paraissait si éloigné de la parole de Ruth Klüger que j’ai finalement décidé de ne me consacrer qu’à elle, qu’à son oeuvre. J’ai écouté quelques conférences, lu quelques essais, mais je dois dire que « Refus de témoigner » est si dense qu’il y avait de quoi faire !
D’un autre côté, comme c’est un rôle assez physique, il s’agissait alors de faire attention avant les répétitions, de prendre le temps de s’échauffer correctement par exemple. Et surtout… pas d’excès !
Quel est le message que vous souhaitez véhiculer à travers cette pièce ?
S.D : Rien de plus que la parole de Ruth Klüger. Son livre est un monument littéraire que très peu de personnes connaissent en France. C’est assez incroyable. Alors je suis heureuse de pouvoir faire entendre cette histoire et cette façon très spéciale de la raconter. C’est un livre qui parle de la construction de soi. Ce n’est pas un appel à la compassion ni au pathos, c’est un appel à la lucidité et à l’indocilité ! C’est le message que j’en retiens et que je tends à défendre à travers la pièce.
Il faut dire qu’elle était contre tout sentimentalisme et contre tout culte de la mémoire. Je fais de même.
Nombreux sont nos membres à vouloir suivre vos pas, avez vous un conseil/une astuce à leur donner ?
S.D : Surtout ne laissez personne vous formater, soyez libres ! Il n’y a pas UN théâtre légitime, le spectacle vivant est polymorphe, il fourmille de belles choses, de beaux êtres. Et chacun y a sa place. J’ose espérer…
Merci beaucoup et bonne continuation.
Retrouvez l’article et le jeu concours pour remporter vos places ici : https://bit.ly/2YFrgr4
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Sandra Duca : Petite, je parle bien avant de marcher... Et pour parler je parle. Trop. Ça fatigue gentiment mes proches et amuse beaucoup le docteur. A quatre ans, je découvre la force et la beauté du mouvement grâce à Geneviève Choukroun, ancienne interprète de la compagnie Carolyn Carlson.
En 2008, après plusieurs années durant lesquelles se mêlent pratiques de la danse (classique, modern jazz, hip hop, contemporaine), du chant, du piano et du violon, je débute le théâtre.
Je rejoins en 2010 l'Echange Theatre Compagny à Londres. J'en profite pour me nourrir de cette ville, si vivante, si spontanée.
2012, retour en France, arrivée à Paris. En parallèle avec des études universitaires en Sciences du langage et Etudes Culturelles, je rejoins l'école de théâtre EIT Béatrice Brout. Je travaille durant 2 ans avec divers intervenants tels que Philippe Lelièvre, Sorën Prévot et Michaël Beaufrère.
Depuis, je tends à développer une expérience approfondie de tous les aspects de la performance artistique en multipliant collaborations et expérimentations. Dernièrement avec « Qui suis-je ? », duo vibrant qui aborde le thème de la transidentité et mon premier seule en scène « L'Exception », mêlant texte brut et travail du corps abimé ; deux créations du Festival d'Avignon OFF 2018.
La première a été reprise en novembre 2018 au Festival International de Théâtre de Jezkazgan au Kazakhstan, la seconde au Théâtre de la Contrescarpe (Théâtres parisiens associés) dès janvier 2019.
En février 2019, j'ai le grand plaisir d'intégrer l'équipe réduite de la formation "De la page à la scène" dirigée par François Rancillac au Théâtre de l'Aquarium (Cartoucherie) et au CFPTS (Centre de formation professionnelle aux techniques du spectacle).
Qu'est ce qui vous a motivé à faire de la comédie ?
S.D : Les premiers spectacles que j’ai abordés furent ceux auxquels j’ai participé : ceux de mon école, de l’école de musique et surtout ceux de l’école de danse que j’ai fréquentée de 4 à 18 ans. Outre qu’ils consacraient le parcours d’une année entière dans une discipline que j’aimais, j’étais sensible au mélange de fièvre et de rigueur qui accompagnait leur préparation, leur réalisation. Je n’étais pas d’un milieu où on avait vraiment les moyens d’assister à des manifestations culturelles, mais les vivre de l’intérieur, même à un niveau si juvénile et amateur me ravissait.
A 17 ans, j’ai débuté le théâtre et cette expérience fut déterminante. Elle correspondait je crois à un profond désir/besoin d’expression que les autres disciplines n’avaient pas comblé. Petite, je « saoulais » mes proches car je parlais tout le temps. Maintenant, grandie, je reconnais ce fort désir d’intervenir et d’échanger dans ce goût, cette passion pour le théâtre ; qui porte en corollaire l’exploration de la parole ou des écrits des autres, la reprise d’histoires, de rôles… Monter sur scène, se montrer, se faire entendre, proposer une interprétation issue de sa sensibilité, de son travail et de ceux de l’auteur, du metteur en scène, des autres acteurs, des techniciens, m’apparaissent comme un challenge. Une nécessité presque. Celle de participer à cette convergence de créativité et d’échanges.
Comment avez-vous préparé votre rôle ?
S.D : Avant tout j’ai lu plusieurs fois le livre « Refus de témoigner » de Ruth Klüger, dont la pièce est une adaptation. Je souhaitais vraiment m’imprégner de sa parole, me faire une idée sur qui était cette femme, quel était son caractère…
Au moment de préparer Avignon 2018, où la pièce a été crée, je me suis demandée s’il fallait que je lise davantage de livres, que je regarde davantage de films sur la Shoah. J’ai commencé à regarder « Nuit et brouillard » d’Alain Resnais puis « Shoah » de Claude Lanzmann. Je n’en ai regardé que des passages. Ça me paraissait si éloigné de la parole de Ruth Klüger que j’ai finalement décidé de ne me consacrer qu’à elle, qu’à son oeuvre. J’ai écouté quelques conférences, lu quelques essais, mais je dois dire que « Refus de témoigner » est si dense qu’il y avait de quoi faire !
D’un autre côté, comme c’est un rôle assez physique, il s’agissait alors de faire attention avant les répétitions, de prendre le temps de s’échauffer correctement par exemple. Et surtout… pas d’excès !
Quel est le message que vous souhaitez véhiculer à travers cette pièce ?
S.D : Rien de plus que la parole de Ruth Klüger. Son livre est un monument littéraire que très peu de personnes connaissent en France. C’est assez incroyable. Alors je suis heureuse de pouvoir faire entendre cette histoire et cette façon très spéciale de la raconter. C’est un livre qui parle de la construction de soi. Ce n’est pas un appel à la compassion ni au pathos, c’est un appel à la lucidité et à l’indocilité ! C’est le message que j’en retiens et que je tends à défendre à travers la pièce.
Il faut dire qu’elle était contre tout sentimentalisme et contre tout culte de la mémoire. Je fais de même.
Nombreux sont nos membres à vouloir suivre vos pas, avez vous un conseil/une astuce à leur donner ?
S.D : Surtout ne laissez personne vous formater, soyez libres ! Il n’y a pas UN théâtre légitime, le spectacle vivant est polymorphe, il fourmille de belles choses, de beaux êtres. Et chacun y a sa place. J’ose espérer…
Merci beaucoup et bonne continuation.
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