Pleins feux sur Julie Hugues, make-up designer pour Le Cirque de Paname: Le monde de Jalèya
Pleins feux sur Julie Hugues, make-up designer pour Le Cirque de Paname: Le monde de Jalèya
Après avoir travaillé sur des shows comme Jean-Paul Gaultier Fashion Freak Show ou encore la comédie musicale Résiste, Julie Hugues œuvre parfaitement en tant que Make-up Designer dans le show Le Cirque de Paname : Le Monde de Jalèya, actuellement à l’hippodrome de Longchamp. Rencontre.
Bonjour Julie, vous êtes actuellement Make-up Designer du spectacle Le Monde de Jalèya par Cirque de Paname. A quoi devons-nous nous attendre ?
JH: Vous pouvez vous attendre à tout sauf à du nude !
Ludovic Marcato nous a emmené dans un univers fantastique où nous avons pu explorer des visuels colorés et texturés avec la consigne de rester mode et glamour, ce qui nous éloigne des visuels de cirques plus traditionnels.
Avez-vous toujours été attiré par ce métier de Make-up Designer ?
JH: Je n’ai pas toujours été attirée par le métier de make-up designer mais j’ai toujours eu un grand attrait pour le spectacle vivant, avec un premier déclic à l’âge de 10ans en voyant la comédie musicale « Starmania ». J’ai par la suite fait des études littéraires et artistiques, mêler le théâtre et le côté manuel m’a amenée petit à petit et presque naturellement au maquillage et à la coiffure spectacle, une passion depuis 10 ans maintenant.
Le cheminement est tout aussi intéressant que le point d’arrivée et il n y’a pas un parcours qui se ressemble dans le milieu du spectacle.
Quelles sont selon vous, les compétences et les qualités primordiales qu’il faut avoir pour exercer votre métier ?
JH: Pour exercer le métier de Make-up designer il faut de la créativité certes mais aussi beaucoup d’écoute. De la persévérance et savoir rebondir, toujours être à la recherche de nouveauté en technique ou en produit, ne jamais cesser de se former.
En général, comment vous vient l’inspiration lorsque vous devez travailler sur un nouveau projet ?
JH: Les inspirations pour un projet peuvent être variées : la pop culture, nature, inconscient collectif, réseaux sociaux, expositions diverses, mode, peinture …
Après l’inspiration il faut tester. Parfois ce que l’on projette dans sa tête ne fonctionne pas, il faut aussi modeler ses envies en fonction des contraintes de la mise en scène etc... Ce qu’il faut savoir que lorsqu’on travaille en tant que maquilleur, c’est toujours en coordination avec le metteur en scène et ou le costumier. Et parfois il y a des demandes très précises de leur part qui viennent « brider » nos envies mais ça fait partie du jeu !
Dans toute votre carrière, quel a été votre plus grand challenge ?
JH: Le plus grand challenge dans ma carrière jusqu’ici, c’est clairement la création des look pour Le Monde de Jalèya ! Il fallait des choses visuelles mais qui puissent se changer rapidement car les danseurs changent de look pour chacun des tableaux et éléments (terre, feu, eau et air), le tout avec des gammes de couleurs très différentes. Il a fallu réfléchir à des subterfuges pour faire des choses visibles, créatives et qui ne sollicitent pas de gros démaquillage et/ou remaquillage toutes les 10 minutes. C’était un challenge excitant.
Quelle a été votre plus belle expérience en tant que Make-up Designer et pourquoi ?
JH: Le Monde de Jalèya est certainement ma plus dure mais aussi ma plus belle expérience. J’ai pu tester énormément de choses qui sortent de l’ordinaire, des nouvelles textures … C’est très différent des teints nude ou de la beauté classique (ce qui représente quasiment 3/4 de la vie d’un make-up artist et ce qu’on ignore souvent quand on se lance dans une formation de maquillage dit « artistique »).
Avez-vous suivi une formation spécifique pour être Make-up Designer ?
JH: J’ai fait une école de maquillage artistique à Paris (ITM) en deux ans après un bac L option théâtre et art plastique. Ensuite, je me suis formée chez Métamorphose pour tout ce qui est effets spéciaux.
J’ai vite compris qu’il fallait surtout être polyvalente dans ce milieu. Au fil des années j’ai donc suivi des formations en coiffure (Alexandre de Paris), en implantation de perruque, et ai par exemple récemment suivi un stage d’airbrush avec Vincent de Monfreid à la Make Up For Ever Academy.
On nous demande de plus en plus d’être polyvalent, c’est à la fois enrichissant mais c’est parfois frustrant car on a alors tendance à délaisser un outil pour apprendre à en utiliser un autre et on a vite l’impression de perdre la main avec le premier !
Quels conseils pourriez-vous donner à nos membres de Casting.fr qui souhaiteraient se lancer comme vous dans une carrière de Make-up Designer/Artist ?
JH: Mon conseil pour les membres de casting.fr qui souhaiteraient se lancer dans le métier de make-up designer est avant tout de toujours croire en soi et de ne rien lâcher. Le parcours peut être simple, mais ne l’est souvent pas : il faut souvent faire preuve de beaucoup de persévérance. Un échec est aussi un moyen d’apprendre et de prendre un nouveau départ. Le milieu est parfois rude, la concurrence est énorme mais si on le veut vraiment le but sera atteint à un moment ou un autre.
Enfin, pour moi, le métier de maquilleur est comme celui de danseur, il ne faut jamais rester sur ses acquis et toujours prendre des cours, apprendre des autres, continuer à se former … Après tout c’est ça qui est passionnant !
Crédits photos: CDP Entertainment