Interview : Efflam un artiste dans l’air du temps !
Interview : Efflam un artiste dans l’air du temps !
Bonjour Efflam, chanteur vous sortez votre premier album, racontez nous...
E : Je suis fier, heureux, soulagé et stressé à la fois. C'est beaucoup de travail, et un projet qui a pris du temps. J'y ai mis beaucoup de moi, ça été un processus très intense, qui coûte aussi parfois. Je suis aussi déjà nostalgique parce qu'une page se tourne et que ces chansons représentent des moments passés. J'ai hâte d'avoir les premier retours sur cet album.
Comment s'est passé votre début de carrière ? Vous chantez depuis toujours ?
E : Non, le chant est très récent. C'est plutôt l'écriture qui m'a amené à la composition. J'ai fait des études littéraires un peu poussées et j'ai eu d'abord envie de mettre des textes en musique, ça s'est fait dans ce sens-là. Mais j'ai été éveillé à la musique assez tôt. D'ailleurs chez moi tout le monde jouait d'un instrument. J'ai simplement découvert la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) plus tard. Ça a un peu tout changé. Dès lors, je pouvais mettre en avant mon écriture et faire un tout avec le fond et la forme.
Vous êtes souvent comparé à Stromae, qu'en pensez vous ?
E : C'est une comparaison très flatteuse, c'est un grand artiste, et il a rebattu les cartes de la chanson francophone. Je pense que j'aborde des thèmes différents. Par exemple, dans l'album, il y a moins de sujets de société. Mais je me reconnais dans une certaine théâtralité.
Comment définiriez votre style musical ?
E : J'ai l'impression d'écrire des chansons, mais j'ai encore du mal à définir le style. Je pense que c'est influencé par la musique que j'aime et celle que j'écoute. Il y a le goût du texte orienté par une culture un peu familiale de la variété française. La touche urbaine, elle vient du rap qui a pris une place importante aujourd'hui. Et puis des références électro et pop parce qu'au fond, tout est un peu mélangé aujourd'hui. Moi je veux juste raconter des histoires en musique, comme le roi Joe Dassin.
Forteresse, semble si personnel, cela parle d'enfance dans les cartons...c'est votre histoire ?
E : Oui, j'ai pas mal bougé en raison du travail de mon père, et je maîtrise bien l'univers du déménagement. Je suis né dans le sud et au total, j'ai dû déménager une dizaine de fois. C'est ce que je raconte dans le morceau Forteresse et que chaque personne qui a déménagé à répétition peut ressentir. Pas le temps pour les regrets, il faut s'adapter très vite, passer d'un décor à l'autre. Avec le temps, on a envie de se fixer un peu plus.
Vous avez suivi une formation ou pris des cours de chant pour maîtriser votre voix ?
E : Pas vraiment, mais je devrais. Pour cet album j'ai un peu fait confiance à ma voix, je sais ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire. J'ai un timbre assez grave, ce qui ne m'autorise pas tout. Mais j'ai l'impression d'avoir réussi à trouver comment poser ma voix.
Un chanteur authentique, quel regard portez vous sur vos débuts ?
E : J'ai beaucoup appris de tout le chemin déjà parcouru, sur comment travailler à plusieurs, en équipe, sur l'art de s'imposer et de faire des concessions, sur la dynamique de la construction d'un album. Sur l'inspiration qu'on attend et celle qu'on créé aussi. J'ai plein de leçons pour la suite, et j'ai un regard un peu attendri sur mes débuts. J'ai pas mal changé, j'ai plus d'expérience.
Avec quels artistes aimeriez-vous faire un featuring, parlez nous des artistes que vous aimez ou admirez même ?
E : Avec beaucoup d'artistes franchement il y a tellement de nouvelles propositions musicales, je pense à des artistes comme Le Motif ou Zed Yun Pavarotti, sur la génération d'avant un rappeur un peu inclassable comme Disiz par exemple ou l'immense Orelsan, il y a aussi toute une nouvelle scène pop française, avec Clara Luciani, Angèle.... Je les admire pour leur singularité et leur parcours. Et aussi parce qu'ils chantent en français.
Avant de vous faire connaître, avez-vous passé des castings ? Racontez-nous votre pire et meilleure expérience…
E : J'ai passé un casting pour Money Drop avec un pote qui était mon manager à l'époque, le but était d'essayer de faire financer mon premier EP. J'avais hâte de présenter mon projet à Laurence Boccolini et de répondre aux questions. Mais on a un peu bégayé au casting pendant notre présentation et on a pas été retenus. Sinon, j'ai fait passer des castings pour le court-métrage d'un ami, j'étais de l'autre côté. Et je me suis retrouvé face à quelqu'un qui nous expliquait qu'il était trop fort pour ce rôle. Du coup on l'a pas pris.
Vous avez participé à un tremplin musical. Racontez-nous.
E : J'avais envie de mettre immédiatement à l'épreuve les morceaux que je faisais dans ma chambre. L'objectif était aussi d'essayer de créer le début d'un engouement et de faire un peu parler. Ce n'était pas simple parce que je gérais mon live, (j'avais évidemment opté pour une scénographie un peu compliquée) et ma billeterie tout seul. Mais j'ai été aidé par une bonne équipe d'amis et j'ai pu faire de belles scènes comme le New Morning ou le Bataclan. Je suis arrivé jusqu'en finale, j'ai perdu mais j'ai rencontré mes éditeurs actuels à cette occasion.
Le confinement aurait pu vous freiner mais cela a révélé votre créativité. Comment fait-on pour rester motiver, un conseil ?
E : J'ai surtout essayé de rester productif avec des reprises et des "live at home", pour rester motivé il faut puiser dans ses réserves personnelles. Je suis mal placé pour donner des conseils, je pense que ce confinement à aussi été usant pour beaucoup de personnes.
Vous parlez souvent de Paris. Pour vous c’est ici qu’il faut être pour booster sa carrière ?
E : Non, comme je l'ai dit précédemment, j'ai énormément déménagé. Et je pense que les moyens, les gens et les contacts pour construire une carrière sont partout. J'admire le sentiment d'appartenance de certains artistes à une ville. Et la mienne aujourd'hui c'est Paris. C'est une ville un peu difficile à conquérir, mais elle est inspirante.