Découvrez tout sur la formation API comédie musicale grâce à sa directrice Nathalie Lefèvre, une artiste à la carrière passionnante

Bonjour Nathalie Lefèvre. Vous êtes la directrice de l’école API Comédie musicale. Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter ?

N.L : Bonjour. Et bien je suis comédienne, chanteuse et chorégraphe, et je suis fondatrice et directrice pédagogique depuis 9 ans maintenant (comme ça passe vite!) de l’école de formation professionnelle de comédie musicale des Api.

Quel était votre parcours professionnel avant la fondation de votre école ?

N.L : J’ai toujours pratiqué les arts de la scène : danse, théâtre et chant. J’ai d’abord été danseuse professionnelle dans de nombreuses productions en France et beaucoup à l’international. Et j’ai eu la chance de travailler des styles différents ( néo-classiques, jazz, danse contemporaine, butoh… ). Puis j’ai été engagée dans de nombreux spectacles musicaux : Chantons sous la Pluie, Piaf Je t’aime, Victor Victoria, Dédé, On achève bien les chevaux... J’ai aussi joué pas mal au théâtre aux côté d’Eric Thomas, Georges Beller, Isabelle de Boton… 
J’ai également dirigé la Compagnie du Milieu pendant une dizaine d’années et fondé le 1er festival de comédie musicale de Paris : Les Inclassables.

Comment avez-vous eu l’idée de créer API Comédie musicale ?

N.L : J’ai enseigné très tôt (dès l’âge de 15 ans) et j’ai toujours aimé ça! J’ai beaucoup de plaisir à constater la « métamorphose » des élèves dès qu’ils commencent à pratiquer des arts comme la danse, le chant et le théâtre. Ça leur permet de devenir, petit à petit, le meilleur d’eux-même et ça, c’est une grande joie pour moi. Donc en parallèle de ma carrière, et, mon diplôme d’état en poche, j’ai toujours un peu enseigné, puis j’ai rencontré Raymond  Acquaviva qui m’a proposé d’ouvrir un atelier de comédie musicale dans son école professionnel de théâtre. À l’époque on ne parlait pas beaucoup de ce genre d’enseignement. Ensuite j’ai travaillé à l’AICOM. J’en suis parti pour les raisons que plus personne n’ignore. Et assez, naturellement j’ai eu envie de monter mes propres ateliers et de continuer à transmettre. 
D’abord il y avait 6 heures de cours à 4 profs  et maintenant on en est à 27 à plus de 10 !

Quels enseignements propose API comédie musicale ?

Nos formations préparent les artistes de comédie musicale mais aussi et surtout, ils ouvrent à la pluridisciplinarité totale et sur tous les plans. Tant au niveau technique qu’au niveau des styles, ce qui est assez unique à ma connaissance. Il s’agit de construire des artistes solides techniquement, ouverts d’esprit, capables de s’adapter à tout ce qu’on pourra leur demander, mais aussi au monde de demain et à toute sa future créativité qui reste à inventer. Les élèves travaillent donc le chant, la danse, le théâtre mais aussi le mîme, le masque neutre, le yoga, le Qi Gong… Il y a aussi une grande partie de travail personnel de réflexion sur leur propre évolution, leurs envies et les valeurs sur lesquelles ils peuvent se construire. C’est un peu ma fonction dans l’école : leur montrer les liens entre les disciplines et déclencher leur conscientisation. « Sciences sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Rabelais, c’est pas nouveau, c’est pas de moi mais, c’est fondamental, surtout à notre époque.  Construire les artistes de demain qui vont éclairer le monde… je le souhaite ! C’est passionnant.

Comment créer sa propre école ? Quelles démarches faut-il entreprendre ?

N.L : Je pense qu’il faut avoir une démarche singulière et une très grande connaissance du ou des métiers qu’on enseigne. Selon moi, un peu comme Molière, il faut les avoir pratiqué si non, je vois pas bien ce qu’on peut transmettre… On peut assez facilement créer des cours en montant une association loi 1901. Mais pour créer un centre de formation professionnelle, c’est plus compliqué. Il y a beaucoup de contraintes administratives, des labels de Qualité National à obtenir (et que nous avons eu). Tout cela est assez complexe. Il faut s’y atteler pour s’inscrire dans le paysage de formation pro en France et surtout pour que les élèves aient une garantie de sérieux sur tous les plans. Ils ne s’en rendent pas toujours compte pendant, mais souvent après être sortis de l’école, quand ils commencent à se débattre avec « la paperasse » comme on disait avant, ils comprennent que ces contraintes correspondent à une certaine rigueur de construction pédagogique et logistique. 

Il faut passer une audition d’entrée. Qu’attendez-vous de vos élèves ?

N.L : Oui bien sûr. Il y a une audition qui permet d’évaluer les niveaux et surtout, la motivation et la capacité à suivre le travail. Mais cela nous permet surtout de sentir si le travail commun va pouvoir fonctionner ou pas.  Nous ne souhaitons pas sanctionner et c’est très rare quand cela arrive, mais il est important de valider que nous allons pouvoir accompagner les élèves dans leur formation, dans les meilleures dispositions possibles. C’est déjà une épreuve en soi que de faire une audition et cela fait partie de la formation car il y en aura tellement d’autres ! J’attends des élèves qu’ils soient disponibles à tout ce qui va leur être enseigné. Je crois que c’est la meilleure façon d’apprendre. Ne pas avoir d’idée reçue car, avec toute l’équipe pédagogique, nous sommes là pour leur faire découvrir ce qu’ils ignorent d’eux, même si ils sont déjà professionnels. Je dirais accueillir le travail et laisser faire le ou les processus qui vont les faire devenir ce qu’ils ont envie d’être. J’ai une équipe de profs merveilleuse ! Ils sont tous passionnés et soucieux de faire évoluer chaque élève. Nous sommes une école volontairement à taille humaine car pour moi, il n’est pas possible de faire un travail sérieux avec trop d’élèves dans les cours. Les professeurs prennent à coeur leurs fonctions et il y a beaucoup d’harmonie entre nous. Il y a peu d’école où les pédagogies sont aussi à l’écoute les unes des autres ! C’est un bonheur !

Au niveau du recrutement des professeurs, comment se déroule t-il ?

N.L : J’ai la chance d’avoir souvent recruté des artistes avec lesquels j’ai travaillé sur scène, ou alors, leurs amis qui travaillent dans le même esprit. Cela crée un lien et une confiance. Bien sûr, je les rencontre, j’évalue leur parcours et leur expérience sur scène mais aussi comme pédagogue, j’écoute ce qu’ils m’expliquent de leur parcours et de leurs choix pédagogiques. Je leur explique notre structure qui est à taille humaine et donc, dans laquelle l’humain est à gérer au quotidien et je vérifie que cela les intéresse et les motive. 

D’après vous, quelles sont les qualités principales d’un bon comédien spécialisé dans la comédie musicale ?

N : L : Si il est bon comédien, tout va très bien se passer! Mais je dirais que c’est très utile d’être musical. La comédie musicale comme je le dis souvent c’est : musical prima ! Son rythme est la clé de son succès. Donc le comédien doit s’adapter à d’autres techniques, être bosseur ! Et surtout, il doit être à l’aise dans son corps ! ( Evidemment si il danse, c’est encore mieux ! ). Tout s’apprend, sauf l’envie !  Je pourrais dire : rigueur, travail, exigeance…. Tout cela est vrai mais, le mieux c’est : l’en-vie!

Un conseil à donner aux membres de Casting.fr qui souhaitent vivre de leur passion pour la comédie musicale ?

N.L : Matt Mattox (grand professeur qui a apporté la danse Jazz en France et dont j’ai suivi l’enseignement par chance)  m’avait conseillé d’accepter tous les jobs ! C’était un super conseil qui m’a fait découvrir des mondes merveilleux ! C’est très Américain d’être « ouverts ». Je dirais donc : ouvrir son être tout entier, corps, coeur, voix,  à l’expression artistique sous toutes ses formes et sans nos préjugés français ! La liberté quoi ! Non ?  Et puis suivre ses envies sans frein ! Notre pire ennemi, c’est souvent nous même ! Là aussi, c’est pas nouveau mais c’est souvent nos peurs qui nous empêchent d’avance… encore une fois, suivez vos envies, faites votre travail et tout arrivera !

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