Nicolas Rafal, un dandy déchaîné dans Seul Ensemble

Il arrive par la salle, élégant, à l’aise, heureux de rencontrer son public. Il s’installe sur un accoudoir, tape la discute avec les spectateurs, attend le début de son spectacle. Puis s’élance sur scène où l’attend un synthé, quelques bouteilles de vodka et de rhum, et des accessoires, mais pas trop.

Au niveau des effets spéciaux, Rafal a misé sur la simplicité. C’est sur l’écriture et le piano qu’est basé ce one man pianisticomique.
Les textes, c’est du grand n’importe quoi, mais il faut reconnaître qu’ils sont bien écrits.
Quant au piano, il en joue très bien, son père l’aurait bien vu embrasser une carrière dans l’opéra, mais il a préféré mettre son amour du verbe, des bons mots, de la langue française et du piano au service de l’humour et de l’autodérision.
Il étale sa culture l’air de pas y toucher (vous saurez tout sur la mort de Barthes, Camus, Coluche), tout en citant régulièrement Nabila.
Il évoque son prof de piano, un Russe ayant appartenu au KGB, sa prof de théâtre, une Russe qui, au bout de trois ans, juge son jeu «dramatique», ses parents qui n’ont eu qu’une seule dispute, de 1978 à 2013, ses grands-parents qui ont émigré de Pologne en 1942, il se demande bien pourquoi…

Il drague les spectatrices (mesdames, évitez les 3 premiers rangs !), se moque de Bruel, imite un serveur pianiste chinois, s’invente une enfance au milieu des loups, et boit régulièrement, surtout de la vodka, sur les conseils de son père médecin-nutritionniste qui lui a souvent répété qu’il faut manger 5 fruits et légumes par jour, et la vodka c’est fait à base de blé, de houblon, de pommes de terre…

Je vous laisse découvrir sous quelle forme Nicolas Rafal ingurgite sa dose quotidienne de fruits. Il nous dévoile les secrets de son régime dragueur : du foie de veau, même au petit-déjeuner, et une gousse d’ail par jour.
Ca ne l’empêche pas de se retrouver au restaurant en galante compagnie, mais il peine à parvenir à ses fins, sans doute à cause de son goût immodéré pour Feydeau et Baudelaire… mais il sait se mettre au niveau de ses conquêtes, et réajuste le tir en jouant du YMCA et du Patrick Hernandez.

Bref, vous l’aurez compris : Nicolas Rafal, c’est un peu un O.H.N.I : Objet Humoristique Non Identifié. 
Un mélange détonnant et rafraîchissant de culture, d’élégance et de folie.
Evoquer Roland Barthes et Nabila, chanter un air d’opéra et un rap, jouer Tchekhov et Feydeau en un seul spectacle, fallait oser, vous n’en rêviez peut-être pas, Nicolas Rafal l’a fait.


Seul Ensemble
Tous les jeudis à 19h

L'Archipel - Salle 1
17 bd de Strasbourg (Paris 10è)

Assistez au spectacle de Nicolas Rafal grâce à Casting.fr en répondant à la question suivante :